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En janvier 1945, l’ensemble des camps dirigés depuis le bureau central de Mauthausen rassemblait plus de 85 000 prisonniers.
Le nombre total des victimes est inconnu mais la plupart des sources parlent de 122 766 à 320 000 morts pour le complexe dans son entier. Les camps formaient l’un des premiers grands complexes concentrationnaires nazis et furent parmi les derniers à être libérés par les Alliés.
Les deux camps principaux, Mauthausen et Gusen I, étaient les seuls camps du système concentrationnaire nazi en Europe classés « camps de niveau III », ce qui signifiait qu’ils étaient destinés à être les camps les plus durs à l’intention des « ennemis politiques incorrigibles du Reich » dont les prisonniers n’étaient pas censés revenir. Mauthausen-Gusen était plus particulièrement destiné à l’élimination par le travail de l’intelligentsia des pays occupés par l’Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale.
En ce début juillet 1945, Iakovos KAMBANNELIS et ses camarades sont toujours à Mauthausen, libéré le 5 mai.
Ils attendent que leur retour soit organisé. Les pays vainqueurs de la guerre négocient les conditions logistiques, sanitaires mais aussi politiques des évacuations. Les déportés ont désigné leur représentant national et chaque groupe, les Italiens, les Grecs, les Espagnols,… espère obtenir au plus vite le signal du départ vers sa patrie. Encore faut-il en avoir une : nombre d’Espagnols ne sont pas tout à fait certains de souhaiter rejoindre le pays du franquisme triomphant.
Kambanellis est un dramaturge grec, né à Naxos, en 1922. Jusqu’à sa mort en 2011, il n’a écrit que pour le théâtre.
« Mauthausen » est son unique récit.
Il l’a écrit en 1963 lorsque les tensions de la guerre froide lui ont laissé penser que le monde était en passe de renouer avec le pire. Il lui fallait témoigner.
Il a réécrit son livre en 1995 à la lumière d’autres textes qui avaient été publiés et qui lui permettaient d’être plus précis dans sa narration.
De la période concentrationnaire, Kambanellis dit peu. Il ne dit que ce qui lui revient sur son chemin du retour vers la vie.
