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Habanera, sangria y fiesta
Juillet 2005 – Pour la deuxième fois, la Badinerie participe au 51e concours international de habaneras à Torrevieja, en Espagne. 28 choeurs se mesurent sur ces mélodies typiques des marins sauniers espagnols.
Test d’insertion d’un pdf Paysage, histoire et écriture Neruda
Nous sommes passés sur scène le lundi 25, lendemain de notre arrivée et nous goûtons maintenant aux prestations des autres choeurs en essayant de mesurer nos chances de succès. Nous goûtons aussi aux sangrias locales. S’il y avait eu un prix pour leur consommation et pour la bonne humeur ponctuée de rires tonitruants, nous aurions certainement été nominés.
Demain nous repartons déjà, très tôt, et comme les prestations du soir se terminent très tard, à l’espagnole, la nuit sera ridiculement courte. Nous décidons de passer ce qu’il en reste dans le parc proche de l’hôtel en compagnie d’autres choristes ayant déjà concouru. 8 nationalités s’y retrouvent dont les cubains qui nous ont impressionné ce soir (et qui seront les vainqueurs du concours). Nous chantons tous, plus ou moins en sourdine, chacun apportant la richesse de son patrimoine choral ou local (les cubains nous ont fait danser la salsa), le tout dans un sentiment de bonheur mêlé de mélancolie. Le moment le plus émouvant de la nuit sera la reprise tous ensemble (une cinquantaine), sans chef, sans partition, dans la moiteur de la nuit de l’oeuvre imposée et tant redoutée: une habanera bourrée de difficultés et de dissonances comme savent en inventer les compositeurs actuels.
Ô miracle, la bière et l’absence du stress aidant, la magie s’opère, cela vient tout seul, avec toutes les nuances requises. D’y penser nous en redonne des frissons. Ceux qui étaient restés sagement à l’hôtel attendant sur leur terrasse l’heure de « se lever » prétendent que ce fut, et de loin, la meilleure des 16 interprétations entendues durant notre séjour… et dire que personne n’a songé à l’enregistrer!
Carine Therer – Soprano & Jean-Pierre Auquière – Basse
Port du casque obligatoire
Décembre 94 – La Badinerie accompagne la tournée de Noël d’un chanteur de variété français d’origine grecque, que nous n’identifierons par davantage ici. Nous interprétons quelques chants de Noël en première partie et assurons les choeurs de la prestation de la vedette.
La tournée nous conduit de Charleroi à Bruxelles, d’Auvelais à Mons. C’est dans cette dernière ville, à Sainte-Waudru, que l’aventure faillit prendre un tour dramatique.
Ne voilà-t-il pas en effet que comme rappel, notre chanteur vedette met la sonorisation » à fond les manettes » pour » On écrit sur les murs les noms de ceux qu’on aime « . Cela déménage d’enfer.
D’enfer ? On ne croit pas si bien dire puisque toute la basilique se met à vibrer autant que le public et qu’une pierre de belle dimension se détache de la voûte pour venir se fracasser un mètre à peine derrière les ténors dont je fais partie.
Est-ce donc par prudence qu’il y a tant de têtes casquées à l’opéra ?
Georges Van den Broeck – Ténor
Avril 95 – La Badinerie est sur les routes italiennes: Rome, Padoue, Venise pour terminer à Paris. Au programme, la symphonie nº5 de Schubert et le Requiem de Mozart. L’équipage est composé de 3 cars, deux pour le choeur et un pour les musiciens et leurs instruments. Voyage agréable pour l’ambiance dans le car mais quand même pénible pour la longueur du trajet en une étape jusqu’à Rome.
Le soir, concert dans une église romaine. On espère que les entrées permettront de boucher une partie du trou financier béant qui se profile à l’horizon, vu les faibles subsides que nous avons reçus.
Catastrophe, les églises sont exclusivement des lieux de culte et pas des salles de concert, sauf à la limite pour exécuter une oeuvre religieuse: le Requiem, ça passe, mais la symphonie…
Recatastrophe, pas question de faire entrer les marchands du temple dans une église: nous chantons pour la gloire de Dieu et donc interdiction formelle des Monsignori de faire payer une entrée aux auditeurs. On essaie bien discrètement, mais non, ils sont là et menacent de nous flanquer dehors. On pourra faire la collecte pour parer à nos menus frais. Le concert marche bien; les spectateurs (pardon, les fidèles) sont émus; on espère que la collecte sera bonne.
Elle le fut : environ 30 000 lires (15€). Pas mal pour payer 3 cars, une centaine de choristes, une trentaine de musiciens et le reste… La prochaine fois on chantera sur le parvis ou sur la place et on fera la manche
Jean-Pierre Auquière – Basse
Souvenirs enfumés
Fin automne 83 – Daniel Lipnik organise un des premiers concerts de la Badinerie avec la Musette. En deuxième partie du concert de Noël à l’auditoire A10 de l’UCL, il propose le Beatus Vir de Vivaldi. Il lui manque des basses. Il en recrute donc dans la chorale de la paroisse universitaire de LLN. C’est ainsi que je fais mes premiers pas à la Badinerie.
A l’époque, les répétitions se font dans l’étable aux chèvres de la ferme du Biéreau (actuellement l’endroit est le local technique du nouveau studio d’enregistrement de la ferme) et le confort n’y est pas extraordinaire: bancs en bois et pour se chauffer en cette fin novembre, un de ces vieux poêles d’école qui marche avec du bois récupéré sur les chantiers environnants. Il fait souvent bleu de fumée dans le local et les quintes de toux ne sont pas forcément dues à la météo.
Un soir, il fait tellement enfumé que Daniel, de rage, tape sur le poêle. Patatras, tout l’assemblage fragile des buses suspendu au plafond s’effondre et on constate alors que la couche de suie et goudron y était tel que le diamètre libre pour laisser passer la fumée avait la taille d’un gros crayon! On n’a pas répété ce soir là car il a fallu éteindre le poêle, mais par après on n’a plus toussé.
Jean-Pierre Auquière – Basse
Pas de trains pour Théodorakis
Septembre 1998 – La Badinerie monte le Canto General, formidable oeuvre de Theodorakis sur un texte de Pablo Neruda. Dans ce cadre le choeur participe à la réhabilitation des anciennes usines Henricot, site devenu depuis lors le Parc à Mitrailles, haut lieu culturel de Court-St-Etienne.
Le site est vaste, accessible et … situé le long de la voie de chemin de fer Ottignies-Charleroi.
Aussi, soucieuse de ne pas perturber les représentations, la SNCB pria ses conducteurs de couper les moteurs et de profiter de la pente pour longer le site sur leur erre.
N’est-ce pas cela, le service public?
